Un café en terrasse, la lecture du journal et le plaisir de laisser le temps couler… après des mois de confinement, Geneviève a renoué dimanche matin avec son rituel favori en sirotant son expresso à la terrasse d'un café du XVe arrondissement de Paris. Mais à 77 ans, pas question de prendre le moindre risque sanitaire. Le visage couvert par un joli masque à fleurs, la retraitée a investi dans une vingtaine de modèles, « plus ou moins épais » en fonction des circonstances.
L'obligation d'en porter un dès lundi dans les espaces publics ne fera que conforter chez elle des habitudes bien ancrées : « J'ai toujours porté un masque dans les lieux clos, confie la septuagénaire. Au début, quand j'avais du mal à m'en procurer, je mettais un foulard en soie. »

Dans le dos de la retraitée, attablée à la devanture d'un supermarché de quartier, les clients font leurs courses du dimanche. A ceux qui auraient omis de se couvrir le nez et la bouche, l'enseigne, qui devance ainsi l'appel, rappelle que « le port du masque est obligatoire » et la désinfection des mains aussi. Un distributeur de gel hydroalcoolique a d'ailleurs été installé à l'entrée. « Moi j'aimerais bien qu'ils rajoutent aussi l'obligation de porter des gants quand on manipule les fruits et légumes car je vois plein de clients toucher les pastèques, les cerises ou les melons et les reposer ensuite », confie Mourad.
Des vendeurs indisciplinés
Rien de plus simple ici que de se procurer un masque. Le supermarché en propose des jetables à 50 centimes l'unité et un kit de deux masques en tissu lavables à 9,99 euros. « Le problème est que si vous n'obligez pas les gens à le porter, ils ne le font pas, surtout quand il fait chaud comme en ce moment », soupire Marine, habituée à en porter sur les chantiers dans le cadre de son travail. L'ingénieure a à peine fini sa phrase qu'une jeune femme pressée pénètre en coup de vent dans le magasin, sans masque. Lorsqu'on le lui fait remarquer, elle s'empresse d'en sortir un de son sac, bafouille une excuse et l'enfile à la va-vite sans même prendre soin de se couvrir le nez.
On la retrouvera dix minutes plus tard sans masque à la caisse d'une boutique de vêtements du centre commercial Beaugrenelle. « Que même les vendeurs n'en portent pas me choque, gronde Allison, une cliente du magasin. C'est à croire que les Français sont comme ça : ils ne prennent pas conscience des choses tant que ça ne leur tombe pas dessus. » A l'entrée du centre, le message est pourtant clair, là aussi : masque obligatoire. Et à ceux qui n'en ont pas, la direction en distribue.
«Ça rassure les clients»
« On leur donne un masque mais souvent il finit dans les poches, constate Samia, qui tient une bijouterie dans le complexe commercial. Du coup, les agents de sécurité traquent ceux qui ne les portent pas. » Venue de Montpellier (Hérault), Naïma ne se pose pas la question : « Dans un ascenseur, une mairie, un magasin, j'en porte systématiquement. A moins de vouloir s'y frotter, on ne maîtrise pas le Covid-19 et c'est un virus invisible mais on sait au moins comment l'éviter : il suffit de se discipliner. »
« Ne pas en porter, surtout en ce moment, ce n'est vraiment pas raisonnable, enchaîne Samia, devant sa vitrine de bijoux. Surtout que la deuxième vague est déjà en train d'arriver. » Juste en face, Valentin, conseiller en vente dans un magasin de vêtements, est presque soulagé que le port du masque soit désormais impératif sous peine d'une amende de 135 euros.
« Je pense que ça rassure les clients, confie le vendeur. D'ailleurs, c'était le premier samedi des soldes et on a eu 230 clients dans la boutique, soit pratiquement autant que l'an dernier. » Manu et Rosa, venus spécialement de Garches (Hauts-de-Seine) faire leurs emplettes à Paris, opinent du chef. « On a tous besoin de reprendre une vie normale et il va falloir apprendre à vivre avec ce virus, confie la jeune femme. En tout cas moi, j'adore le shopping et ce n'est pas le Covid-19 qui va m'empêcher de me faire plaisir. »
July 20, 2020 at 12:12AM
https://ift.tt/3heHC2h
Port du masque dans les magasins : «On en donne et souvent il finit dans la poche» - Le Parisien
https://ift.tt/3hY9QzL
centre commercial
Bagikan Berita Ini
0 Response to "Port du masque dans les magasins : «On en donne et souvent il finit dans la poche» - Le Parisien"
Post a Comment