
Alors que le gouvernement envisage d'élargir la liste des lieux où le masque est obligatoire, à Toulouse, dans les centres commerciaux ou dans le centre-ville, le masque est plutôt remisé au placard ou au fond du sac.
"Port du masque recommandé". C’est avec ce panneau, bleu, jaune et blanc, placardé sur toutes les portes vitrées du centre commercial Balma, dans la banlieue toulousaine, que les clients sont accueillis. Recommandé, mais pas obligatoire. Et ça, le public l’a bien compris. "Quand on peut s’en passer, je ne le mets pas, il fait trop chaud, c’est désagréable", glisse un jeune homme venu faire le plein de courses avec sa mère ce lundi, veille de 14-Juillet.
Dans les vastes allées carrelées de ce centre commercial, seule une minorité a opté pour le port du masque en permanence. Avec l’été, le coronavirus semble s’être dissipé dans l’air et dans les esprits. C’est en tout cas ce que constatent, en première ligne, les agents de sécurité. Masques justement fixés sur le visage, ils observent les comportements. "Plus de gestes barrière, les masques mis n’importe comment, on voit le relâchement, cela fait déjà plusieurs semaines que cela dure et je ne peux rien leur dire puisque le port est vivement conseillé mais non obligatoire", explique un membre de l’équipe sécurité, posté devant les caisses libre-service d’Auchan.
Des personnes excédées
Et difficile de lui donner tort, en regardant les consommateurs sortir, les masques se retrouvent sous le menton, sur le bras ou même tout simplement dans le sac à main. Sur la droite de ce supermarché, une bijouterie. La boutique, ouverte sur les artères grouillantes de monde, offre une vue imprenable aux deux vendeuses.
"Franchement, c’est n’importe quoi !", s’emporte l’une d’entre elles. La jeune femme qui fait partie des patients à risque, déplore l’inconscience de certains acheteurs. Dans son enseigne, le masque est obligatoire : "Les gens s’énervent parfois parce qu’on leur dit de le mettre. Ils ont déjà oublié le coronavirus", continue-t-elle. De son propre aveu, les individus mécontents de s’équiper de cette protection sont légion : "Plusieurs fois par semaine, on se fait incendier". Pour elle, "avec le déconfinement, ils ont retrouvé une forme de liberté et n’ont plus envie qu’on leur parle du coronavirus, ils ne veulent pas qu’on leur dise ce qu’ils ont à faire".
Rappelés à l’ordre
Juste en face, dans un magasin de textile, un vigile, posté à côté du distributeur de gel hydroalcoolique, avoue qu’il doit souvent "contrôler". Dans cette boutique, les masques sont obligatoires, "mais beaucoup l’enlèvent une fois qu’ils ont passé l’entrée, nous sommes obligés de les rappeler à l’ordre".
Le plus frappant dans ce centre commercial, ce sont les consignes. Tantôt obligatoire, tantôt vivement conseillé, tantôt pas nécessaire. Des règles divergentes qui finissent par faire perdre la tête aux acheteurs du jour. "Quand ils rentrent, ils nous demandent s’ils sont obligés de le mettre, nous leur disons que non et du coup ils ne le mettent pas", évoque Victor, responsable de la boutique Quicksilver.
Quittons la grande surface pour rejoindre le centre-ville toulousain. Sous une chaleur écrasante, les petites rues pavées fourmillent de promeneurs… sans protection. Seuls quelques-uns, attendant les transports en commun sont équipés. Normal, le port du masque y est obligatoire.
C’est d’ailleurs cette obligation qui motive l’achat dans les pharmacies. À proximité de la bouche de métro de Jean-Jaurès, une officine voit passer des utilisateurs des transports en commun. "Ils nous en demandent parce qu’ils n’ont pas le choix, ce n’est pas du tout pour se protéger du coronavirus", lâche une des employés derrière son comptoir. Même constat pour celle de la rue de Metz, en face de la jardinerie Truffaut du centre-ville, où cet équipement a été rendu obligatoire.
Alors qu’il y a seulement quelques semaines, les stocks étaient au plus bas, voire réquisitionnés pour le personnel soignant, aujourd’hui, les rayons dédiés sont remplis. Et personne en caisse n’opte pour cet achat. Une situation jugée "choquante" par un responsable de cinéma en formation dans l’établissement Gaumont de Wilson. "Je travaille en Normandie et là-bas, la norme c’est d’en mettre. Ici, on dirait presque que les gens n’ont pas vu les informations", s’étonne-t-il.
Reste qu’au sein de ces salles obscures, les règles sont claires. Le masque est obligatoire dans les espaces comme la confiserie, le hall d’entrée ou les toilettes. Le public peut l’enlever une fois assis dans la salle. Et cette fois, les clients jouent le jeu.
July 14, 2020 at 12:01PM
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Port du masque : à Toulouse, du centre commercial au cinéma, de plus en plus de monde se relâche - LaDepeche.fr
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