
Lingette en main, Sana, qui a souhaité garder l’anonymat, époussette ses rayonnages. Il est 11 heures, vendredi 17 juillet, le soleil filtre à travers les baies vitrées de l’immense centre commercial Grand Central. La jeune femme tient un stand Endura, une chaîne spécialisée dans les roses séchées, au premier étage de cette vaste cloche en verre et béton blanc posée sur New Street Station, la gare de Birmingham.
Elle attend les clients, « pas très nombreux », constate-t-elle, fataliste. « Les gens n’osent pas encore revenir en centre-ville. » A côté, des personnes âgées sirotent du café dans un salon de thé vert olive. En face, les deux vendeuses de la bijouterie Pandora s’ennuient un peu. « Il faudra attendre que les gens arrêtent le télétravail et reviennent au bureau pour voir du monde », soulignent-elles. Au rez-de-chaussée, face aux voies de chemin de fer, Pret A Manger et Wasabi, deux enseignes de fast-food incontournables des centres-villes britanniques, n’accueillent que pour la vente à emporter, et la gare est presque vide, tout comme les trains en direction de Londres (la capitale se trouve à quatre-vingt-dix minutes de trajet).
Pour un vendredi, le centre de la deuxième ville du pays (plus de 1 million d’habitants), considérée comme la capitale des Midlands de l’Ouest, est beaucoup trop calme. Les magasins non essentiels n’ont été autorisés à rouvrir en Angleterre qu’à la mi-juin, les pubs et les restaurants seulement début juillet. Echaudés par l’épidémie, qui a tué plus de 45 000 personnes au Royaume-Uni depuis mars, les clients reviennent au compte-gouttes.
Un revers considérable
Beaucoup de rideaux de fer sont encore baissés. Avec le vendeur de chaussures JD, Primark est la seule enseigne qui semble résister à la morosité ambiante. La marque de « fast fashion » à petit prix a ouvert son plus grand magasin au monde en 2019, à deux pas de Grand Central. La boutique grouille de clients, même si son Beauty Bar et son café Mickey restent fermés : familles, couples âgés ou bandes de copines choisissent des tee-shirts à 2,50 livres sterling (2,70 euros) ou des robes à 15 livres sterling.
Les nuages s’accumulent sur Birmingham : en mai, la chaîne Debenhams a annoncé la fermeture de son grand magasin de Bullring, un autre centre commercial tout proche de Grand Central. Finalement, il a rouvert en juin, mais son avenir est incertain. Debenhams est en faillite. En 2019, le concurrent House of Fraser, très mal en point lui aussi, avait en partie fermé son grand magasin de Corporation Street. Le 9 juillet, l’enseigne John Lewis a annoncé la fermeture de huit grands magasins dans le pays, dont son navire amiral de Grand Central, quatre étages inaugurés avec faste il y a tout juste cinq ans, en face du stand de Sana.
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July 27, 2020 at 06:16AM
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A Birmingham, « les gens n'osent pas encore revenir en centre-ville » - Le Monde
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